mercredi 28 novembre 2007

Meurtres homophobes en série implicant un Tunisien

MONTBÉLIARD (AFP) - La police française a arrêté mardi à Mulhouse un homme de 68 ans, soupçonné d'être l'auteur de 18 meurtres commis en France entre 1980 et 2002 et dont les victimes sont en majorité des homosexuels, ce qui ferait de lui l'un des principaux tueurs en série du pays.

Le suspect, un artiste transformiste et travesti qui s'est produit dans des cabarets en Alsace et en Allemagne, était en garde à vue mercredi à Montbéliard (est).

Le parquet a toutefois indiqué qu'il était "prématuré" de parler de tueur en série , précisant que l'enquête judiciaire ouverte concernait les meurtres de six personnes, cinq hommes et une femme, commis dans l'est de la France, entre 1983 et 2000.

Un complice présumé, un Tunisien âgé de 43 ans, condamné en 1999 pour le meurtre d'un agent d'assurances homosexuel à Riedisheim (est) et qui purge sa peine en région parisienne, a également été conduit au commissariat de Montbéliard.

Les deux hommes, qui ont été un temps amants selon des sources proches de l'enquête, ont nié les faits. Il n'y a, pour l'instant, "aucune preuve formelle" contre eux, permettant de les présenter au parquet, selon le vice-procureur de Montbéliard Jean-Marc Gervason.

La garde à vue du sexagénaire, déjà prolongée, expire jeudi matin.

Selon le journal l'Alsace-Le Pays, les crimes avaient plusieurs dénominateurs communs: les victimes, en majorité des homosexuels, ont été tuées d'un coup violent à la tête, suivi d'une multitude de coups de couteau, leur visage étant ensuite recouvert, mais le corps partiellement déshabillé.

L'enquête pourrait éventuellement avoir des prolongements en Allemagne où le suspect s'est produit dans des cabarets, selon des sources proches de l'enquête. Les cabarets mulhousiens Le Fantasio ou Le Palace Bar, où il avait exercé avant sa fin de carrière en 1992, n'existent plus.

L'homme menait une vie en apparence paisible et ne cachait pas son homosexualité, ont déclaré des voisins à Mulhouse.

"Il était gentil et là, on apprend qu'il serait un tueur en série", s'étonne une voisine. Un autre locataire déclare qu'il "allait vers les gens et leur parlait". "Il habitait ici depuis 4 ou 5 ans. Il avait un petit chien" qu'il promenait souvent dans ce quartier commerçant, a déclaré une autre voisine.

C'est la ténacité d'un policier de Montbéliard, ayant enquêté durant deux années, qui a conduit aux interpellations, rapporte l'Alsace-Le Pays.

En interrogeant un logiciel informatique de la police, le policier enquêtant sur un crime commis en 1991 à Sochaux (est) a constaté que le nom du tueur présumé revenait dans plusieurs affaires non élucidées, car il gravitait dans l'environnement des victimes.

Plusieurs de ces meurtres avaient été classés sans suite, faute d'éléments.

2 commentaires :

  1. Mira a dit…

    Je ne sais pas si on peut parler de crime homophobe sachant que le tueur et son complice tunisien sont des travestis?

  2. Roumi a dit…

    @mira : tout à fait d'accord avec toi ; d'ailleurs j'ai envoyé un mail à notre cher ami pour lui faire exactement la même réflexion.

    Disons que dès que l'on appartient à une minorité, quelle qu'elle soit, on voit assez souvent les choses de manière différente... être étranger et prendre toute marque de mauvaise humeur pour du racisme... être homo et prendre tout geste ou toute parole peu amène pour de l'homophobie... on finit par en oublier qu'on est avant tout des humains et que nos particularités n'entrent pas toujours en ligne de compte dans l'attitude des autres à notre égard.

    Dans le cas présent, il semble que les victimes aient été approchées par le meurtrier présumé en raison de leur orientation sexuelle car c'était facile pour ce gars homo d'attirer vers lui d'autres homos. Maintenant je m'expliquerais difficilement que cet homosexuel notoire soit homophobe. Même réflexion pour son complice. Cela n'a rien d'impossible dans l'absolu mais il me semble que c'est succomber un peu rapidement à la facilité que de l'affirmer, que de donner l'impression qu'un meurtre dune personnelle homosexuelle serait en quelque sorte systématiquement lié à une forme d'hostilité à l'égard de sa sexualité et donc homophobe.

    Sachant que l'on soupçonne ce gars d'avoir tué au moins une femme, j'aimerais savoir si l'on peut d'emblée qualifier ce meurtre d'"hétérophobe" ? Cela ne viendrait à personne l'idée de dire d'emblée et de manière catégorique qu'un violeur et/ou meurtrier de femme est coupable d'un crime "hétérophobe" ! On pourrait faire preuve des mêmes prudence et retenue quand il s'agit d'un crime touchant un homosexuel, à plus forte raison quand le meurtrier présumé est homo lui-même et que, pour cette raison, le raisonnement habituel s'avère inopérant !